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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CHRIS FRANKE: The London Concert (93) (FR)

Un bon CD en concert qui mélange très bien ses styles New Age et New Berlin School

1 Empire of Light 5:04

2 Purple Waves 16:36

3 Cloudburst Flight 5:57

4 Black Garden View 5:34

5 Vermillion Sands 5:47

6 Mountain Heights 4:05

7 Dolphin Dance 4:34

8 Private Diary 3:35

Varèse Sarabande – VSD-5399

(CD & Streaming 51:17)

(New Age New Berlin School)

C'est parti! En 2022 j'ai pris la résolution de chroniquer moins de nouveautés afin de parler des ces albums qui ont fait évoluer ou qui ont une signification dans le merveilleux univers de la musique électronique.

Les faits! Quatre ans après avoir quitté Tangerine Dream, Chris Franke s'est fait plutôt discret avec un premier album solo, Pacific Coast Highway, qui avait une décevante ascendance New Age. Il y a eu Universal Soldier en 92, une trame sonore assez sombre avec la participation du Berlin Symphonic Film Orchestra. Puis, THE LONDON CONCERT, qui fait suite à un concert performé au Astoria Theatre à Londres en octobre 91. Entretemps, Tangerine Dream a vécu sa période Melrose avec 3 albums et débute sa période Seattle. Un a décidé d'entreprendre un virage plus rock, plus moderne et plus accessible, alors qu'à ma grande surprise Chris Franke nous fait un pied-de-nez en nous offrant un merveilleux CD où son style New Age est sublimement jumelé au style New Berlin School du début des années 80. C'est donc accompagné de Edgar Rothermich (Richard E. Roth) que l'ex-membre de Tangerine Dream nous réservait quelques bonnes et belles surprises.

Une sourde réverbération lance le concert, émiettant des prisme sonores qui flottent entre deux atmosphères. Empire of Light nous accueille avec une texture flottante ayant un ascendant ambiant ténébreux. Les effets sonores nous plonge dans une ambiance cinématographique, un peu même aux portes de Legend, dans une sonorité impeccable. Un accord solitaire construit les bases d'une première harmonie sous un filtre de voix séraphique. C'est ainsi qu'on glisse vers l'imposant Purple Waves qui n'a rien à voir avec sa version studio de l'album Pacific Coast Highway. Étiré sur plus de 16 minutes, ce titre offre de belles mutations tout en maintenant son filon harmonieux. Si la mélodie se ressemble, son ossature rythmique fait une timide apparition avec des arpèges séquencés qui se mettent en gambader en cercle, structurant un modèle ascendant/sautillant qui ira en croissante avec un merveilleux dribblage dans les ions sauteurs qui a tellement influencé de nombreux musiciens de musique électronique (MÉ) par la suite. Des tintements jettent une vision légèrement harmonique à ce titre qui tangue entre le New Age et le New Berlin School. Purple Waves entreprend un virage après la 7ième minute avec une approche plus complexe, qui reste dans le même chemin de rythme harmonique, où le séquenceur nous entraine dans une vraie spirale électronique avec des airs de Sorcerer qui viennent hanter nos oreilles. La 3ième phase est plus dynamique avec une course rythmique où le synthé est plus présent. Le séquenceur et les éléments de percussions électroniques dans cette partie sont tous simplement vertigineux. La dernière phase propose un piano qui relance le séquenceur, ainsi que la portion New Age de ce titre qui est sans doute la pierre angulaire de cet album. Les effets sonores qui remplissent cette dernière étape portent le sceau de Tangerine Dream des années White Eagle et plus.

Chris Franke nous invite par la suite à une version nettement plus animée et mélodieuse de Cloudburst Flight qui se perd dans un long segment atmosphérique quelques secondes avant sa 3ième minute. Un très bon vidéo circule sur le Net, montrant Chris et Richard E. Roth, son nom de scène, interprétés ces deux derniers titres avec Mountain Heights. Je mets le lien ici! Tout ça nous amène à une belle interprétation de Black Garden View. Vermillion Sands est une version un peu moins endiablé que le puissant Cool Breeze of Brighton qui faisait surchauffé les salles lors de la tournée 1986. Ce titre avec un incroyable crescendo rythmique faisait aussi office d'introduction pour les fougueux solos de guitare d'Edgar Froese. Sans avoir le même dynamisme, cette version est tout de même assez vivante avec de très bons solos de synthé qui remplacent la guitare à Edgar. Parlant guitare, Roth s'en sert très bien sur Mountain Heights qui est plus lourd et vivant sur cette interprétation. Il y a une bonne pointe d'émotivité pourvoyeur de frissons ici qui est reliée aux solos de guitare et des effets dramatiques lancés ici et là par Chris. Un solide moment qui se poursuit avec une version très enflammée de Dolphin Dance qu'on reconnait à peine. Si TD faisait dans du rock dans le temps, Franke en fait autant avec cette version que j'apprécie plus ou moins en toute honnêteté. L'édition de THE LONDON CONCERT que je possède vient avec Private Diary. Si vous ne l'avez pas, vous manqué rien! ça ressemble beaucoup à ce Tangerine Dream faisait avec Lily on the Beach.

Beau et bon concert? Absolument! Même si les deux derniers titres, incluant Dolphin Dance (oui-oui) jettent un voile de froideur musicale et artistique, il y a de très bons moments dans cet album où Chris Franke sonne littéralement comme le Tangerine Dream des dernières années de Johannes Schmoelling. En contrepartie, les structures New Age enveloppent beaucoup trop l'essence de cette MÉ qui démontre que peu importe le chemin que les deux partis ont décidé de choisir ne peut que décevoir les fans de TD. Sauf que Chris n'a pas renié ses propres racines. Ça, ce sont les faits!

Sylvain Lupari (11/01/22) ***½**

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