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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Parsick & Wöstheinrich Ultima Ratio (2022) (FR)

Un véritable voyage au cœur du Berlin School

1 Last Exit Barbarossaplatz 21:00

2 Mundane 18:59

3 Tape Error 11:16

(DDL 55:50)

(Berlin School)

C'est en écrivant la chronique sur l'album de ['ramp], arp​-​en​-​ciel, que Stephen Parsick m'avait mis sur la piste de cet album sorti au printemps 2022. Composé avec une autre icône de la musique électronique (MÉ) faite en Allemagne, Bernhard Wöstheinrich, ULTIMA RATIO était sur le point d'être complété lorsque que le décès de Klaus Schulze fut annoncé. Immensément tristes, Parsick et Wöstheinrich décidèrent de dédier Mundane à celui qui venait tout juste de changer d'adresse cosmique. La chronique de arp​-​en​-​ciel m'a permis de faire d'une pierre deux coups. Soit découvrir une très bel album de ['ramp] et aussi de découvrir les profondeurs de ULTIMA RATIO et de ses 3 longs titres qui nous proposent rien de moins qu'un retour sur la MÉ vintage avec un excellent Berlin School, Last Exit Barbarossaplatz, et 2 titres plus atmosphériques qui flirtent avec les limites de la musique d'ambiances chtoniennes et cosmiques.

Une nappe de voix errante est aussitôt piétinée par le mouvement semi zigzagant et circulaire du séquenceur. Le rythme est net et résonne de sa vive lourdeur sous les caresses d'un mellotron tout simplement divin. Une légère modulation et hop… il modifie son angle afin de prendre un peu plus de vitesse sous de très bons solos de synthé. Last Exit Barbarossaplatz est un succulent Berlin School interrompu par des passages plus atmosphériques, de plus ou moins 2 minutes, qui sont générés par l'arrivée de bancs de brume orchestrale. Nous sommes dans les années Stratosfear et Encore de Tangerine Dream sur ces séquences de rythme ascendants, circulaires et zigzagants qui sont l'apanage de la MÉ vintage du milieu des années 70. Le mellotron multiplie les chants flûtés, les nappes de voix errantes et ces brouillards remplis de violons égarés alors que le synthé divise ses harmonies en insérant quelques séduisants airs du Moyen-Orient dans l'évolution de ce long titre où aucune seconde n'est perdue. Du grand art et de l'excellent Berlin School des années d'or de la MÉ. Par la suite ULTIMA RATIO emprunte des territoires plus ambiants, plus atmosphériques.

On se laisse glisser sur l'ouverture plutôt ténébreuse de Mundane. C'est un long titre d'ambiances solennelles avec une essence très mélancolique dans ses émotions. Les synthés multiplient des nappes dont les tonalités variant entre le sombre orgue de Schulze et le style très planant et endormitoire de Rick Wright (Pink Floyd). Il y a beaucoup d'émotions moroses sur ce très beau titre ambiant. Une impulsion sonore très émotive donne une ouverture sombre et mélancolique à Tape Error. Ces élans glissent avec des inflexions qui semblent avoir inspiré le titre. On sent que la musique décrit des cercles de dérivations, d'extrême ralenti enregistré et joué avec un phénomène de distension dans la bande lorsqu'on écoute l'enregistrement. Sombres, quasiment gothiques, les nappes de synthé finissent par restituer une tonalité plus cosmique qui rappelle ces moments d'errances interplanétaires dans les phases atmosphérico-cosmiques de Jean-Michel Jarre sur ses albums Oxygène et Équinoxe. Il y a des passages plus sombres et plus bourdonnants dans ce titre, mais son essence cosmique est ce qui ressort le plus. Le titre compte quelques 11:16 au compteur alors que sur mon lecteur, il totalise près de 16 minutes. Est-ce l'ultime Tape Error?

Stephen Parsick et Bernhard Wöstheinrich sont 2 musiciens méconnus et sous-estimés dans l'univers de la MÉ. Si ['ramp] a réussi à se mettre sur la mappe avec un solide début de carrière, ça été plus laborieux pour Wöstheinrich qui est pourtant un excellent musicien qui a réalisé de très bons albums au fil des ans. On devait donc être en droit d'anticiper un très bon album de ces 2 musiciens. Et ils n'ont pas déçu! ULTIMA RATIO est un véritable voyage au cœur du Berlin School tel que découvert et entendu depuis que Tangerine Dream est arrivé sur Virgin, que Klaus Schulze a donné l'excellent Blackdance à nos oreilles et que Manuel Göttsching s'est investit en solo dans Ashra et l'album New Age of Earth. C'était autour de 1976!

Sylvain Lupari (19/06/23) ****½*

Disponible au Iapetus Music Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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