top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

PHOBOS: Live on Earth (2012) (FR)

Live on Earth touche profondément l'équilibre entre l'atone et l'harmonie, la froideur et la chaleur ainsi que la vie et le vide

1 Live on Earth Parts I-VII 50:38

I EGG

II There’s no Place like Drone

III Special Awareness

IV In Space no one can hear you

V A Moment of Abnormality

VI There may be a Storm Coming

VII A Kind of Peace

(CD-R/DDL 50:38)

(Ambient & Cosmic Music)

Moins ténébreux, LIVE ON EARTH semble être l'excuse de Phobos pour son œuvre apocalyptique qu'était This Desolate Place. Enregistré en concert au Festival Awakenings de Branston en Angleterre, ce 4ième opus de Phobos étale toute sa poésie ambiante avec de fines pulsations cardiaques qui battent délicatement sous de denses couches d'un synthé dont les brises lumineuses souffles comme des chœurs angéliques parmi des couches un peu plus nuancées. Plus cosmique que terrestre, David Thompson juxtapose des ondes de synthés lyriques qui rappellent le merveilleux monde planant de Michael Stearns.

Live On Earth progresse en 7 parties et son ouverture est un régal pour ceux qui aiment se faire bercer par des images musicales spatiales. Le mouvement étend un faible crescendo cosmique dont l'intensité ravive les subconscients rêveurs avec une approche que l'on peut comparer aux subtiles progressions de Chronos (Michael Stearns). La deuxième partie (un peu avant la 16ième minute) enchaîne avec des souffles creux dont les filets légèrement aigus s'entrecroisent et planent avec une approche menaçante. Cette tempête de souffles perçants tourmente les délicats et abstraits carillons dont les tintements se perdent dans l'immensité tracée par ces ondes silencieuses qui ululent dans un lent tourbillon de laves cosmiques. Ces bouillants coulis aux couleurs du néant se déversent dans la sérénité angélique de la 3ième partie qui conclut le premier acte de cette prestation au festival d'Awakenings.

De fines notes de piano tombent dans la solitude de In Space no one can hear you, étalant une mélancolie qui pleure sa solitude parmi les souffles plaintifs d'un synthé d'une étonnante fragilité. Ces soupirs de piano se fondent dans les larmes de synthé pour glisser sur les voies lactées d'un cosmos romantique. C'est un des moments forts de ce titre de 50 minutes qui graduellement reprend ses droits d'un cosmos froid et d'un univers sans vie avec ses souffles stridents qui nous transportent dans une tempête cosmique. Les parties 5 et 6 sont nourries de zéphyrs noirs et argentés qui juxtaposent leurs souffles dans une symphonie caustique. C'est un autre bon moment qui aurait toute sa dimension dans un immense Planétarium avec des projections d'astres morts qui flottent dans un univers en genèse. A Kind of Peace conclut cette odyssée sans vie avec les paisibles souffles des lents mouvements panoramiques d’un cosmos jadis sonique.

LIVE ON EARTH nous dévoile un Phobos plus poétique et lyrique que sur This Desolate Place. C'est un bel album ambiant qui s'écoute avec toute la subtilité des paradoxes entre la délicatesse des chants éoliens et la froideur des mistrals cosmiques. C'est sans doute la grande beauté de cette prestation en concert de Phobos où souvent les douces phases émotives sont nécessaires à l'apprivoisement de ces longues structures électroniques atonales. Et LIVE ON EARTH de Phobos est justement bâtie sur cette belle prose astrale qui bouleverse l'équilibre entre l'atonie et l'harmonie, la froideur et la chaleur, de même que la vie et le vide.

Sylvain Lupari (15/07/12) ***¾**

Disponible au Phobos Bandcamp

10 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page