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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Synth Replicants Time of Legends (2023) (FR)

Un cocktail qui rend l'écoute très agréable avec un titre qui vaut le prix du téléchargement

1 A Hymn for the Pioneers 6:30

2 Drive by Berlin 7:22

3 Sunset Fantasy 6:13

4 Dragons March 5:47

5 Time of Legends 5:10

6 Artificial Love 7:38

7 Red Summer Rain 6:09

8 Moon Dance 7:01

9 In the Fading Starlight 6:38

10 Home (Dedicated to Vangelis) 7:57

(CD/DDL 66:29)

(E-Rock Berlin School)

J'y ai toujours cru! La guitare électrique et les synthétiseurs font bon ménage. Il suffit juste que les deux musiciens ajustent leurs passions pour que ça donne un cocktail explosif d'émotions. TIME OF LEGENDS est un album de hard rock électronique où Per Thomhav joint les harmonies de ses claviers et les rythmes de son séquenceur ainsi que des percussions électroniques à la guitare de Steve Labrecque, un virtuose de la six-cordes qui vient du Connecticut, USA. Ses riffs nous arrachent le cœur, tant ils sont incisifs, et ses solos amènent une autre dimension à la musique électronique (MÉ), tel que défini par Edgar Froese dans Underwater Sunlight. Le titre de l'album est justement pour rendre hommage à Tangerine Dream dans ses années post Chris Franke. Sauf que le séquenceur et ses tours de passepasses rythmiques reste ancré dans cet album. Les textures de percussions, notamment les bongos et autres percussions frappées avec les mains, rappellent inlassablement le travail de Iris Camaa dans les années Miramar. Et pourquoi ça pogne ici alors qu'à l'époque, le rock électronique de TD me laissait plutôt de glace? Eh bien, c'est la guitare qui essentiellement est le cœur de TIME OF LEGENDS. Il n'y a pas ces chœurs insipides ni ces arrangements à l'eau de rose qui aseptisaient la musique des Froese, père et fils. On sent qu'il y a une belle complicité entre Thomhav et Labrecque, donnant une musique inspirée et inspirante de par la profondeur des solos de guitare et des rythmes noués autour de bonnes textures de percussions et un séquenceur sobre, mais bien contrôlé. En gros, un excellent album de Synth Replicants qui continu là où Cyclus TWO s'était quelques mois plus tôt.

Des vents et des effets de rails s'entrechoquant. Des ululements mécaniques et une nappe de brouillard qui plane sur un lit d'orchestration. Ces orchestrations valsent plus qu'elles ne planent, entérinant une lointaine mélodie qu'on peut fredonner, comme siffler, aisément. Ces éléments portent l'ouverture atmosphérique et musicale de A Hymn for the Pioneers sur une distance de 2 minutes et des poussières. C'est purement de la MÉ jusqu'à ce que la six-cordes électrique de Steve Labrecque hache menu-menu cette ouverture. Elle est lourde et incisive. Elle triture les effets électroniques comme un scalpel découperait le nid d'une araignée. Des séquences et des percussions électroniques souffrent sous son poids, alors que des voix, oui il y en a, tentent de la dominer, sinon de l'amadouer. Rien n'y fait! Ses solos plaintifs gorgés de riffs tranchants rayonnent sur ce rock électronique statique et donnent le coup d'envoi à un album assez musical, voire mélodieux, pour sa lourdeur et sa fureur. Drive by Berlin suit avec un rythme électronique très Berliner. Le séquenceur fait alterner vivement ses accords sautillants qui tracent des axes rotatifs à la Berlin School. Déjà, le rythme est vivant et entraînant sous une nappe de brume flûtée. La structure est devenue ascendante, comme une spirale qui a le hoquet, avant de s'écraser pour un rock classique. Ce sont les percussions qui restructurent ce rythme alors que le séquenceur dénoue ses saccades avec de subtils effets de cliquets tout en étant entouré maintenant par des longs riffs de guitare. L'explosion arrive vers la 3ième minute avec une guitare qui développe des solos féroces tournant en boucles avec des phases plus acuités et d'autres plus graves, flirtant avec les bases du heavy métal. Petit moment de sérénité, classique dans la MÉ, où les percussions papillonnent avant que Drive by Berlin ne réexplosent dans une finale qui me fait penser au rock techno de Harald Nies. Sunset Fantasy attaque nos oreilles avec une ouverture dramatique où s'extirpe une ligne de synthé faisant onduler une mélodie sur des clapotis d'eau. La brume orchestrale recouvre cette ouverture, de même qu'une guitare plus pensive qui guide la structure vers un rock de plus en plus soutenu. Un rock efficace idéal pour la guitare, même si le séquenceur laisse partir ici et là de bons effets de dribblage d'ions sauteurs. Parlant de Harald Nies, son style est aussi bien senti dans le gros blues rock électronique qu'est Dragons March. Un beau slow cosmique qui nous remplit de sensualité. La pièce-titre est le point fort de TIME OF LEGENDS. C'est un gros rock lourd et très mélodieux qui est haché par de puissants riffs de guitare harmoniques. Les solos sont puissants et la guitare tisse une superbe mélodie poignante qui creuse un ver-d'oreille et qui nous hantera des heures plus loin. C'est le titre le plus près du répertoire de Jerome Froese et de sa Guitartronica. Outre la splendide guitare, on y découvre une très belle combinaison des percussions électroniques, on entend des bongos comme à l'époque de Iris Camaa avec TD, et du séquenceur qui structure un rythme vivant, entraînant.

Artificial Love est un gros rock pastiche des années 80. Le rythme s'appuie sur des percussions frappées avec une lourdeur saccadée et un séquenceur qui utilise la technique du cliquet. Le débit du séquenceur sautille comme roule avec fluidité, structurant les bases d'un solide rock électronique qui rappelle les années Melrose de la gang à Edgar. La guitare est toujours aussi harmonieuse. Et Steve Labrecque utilise l'effet vibrato tout en découpant des solos criants et parfois poignants. Sur une structure du séquenceur qui joue du bolo, Red Summer Rain suit avec fougueux rythme statique qui laisse toute la latitude à la guitare pour expulser des solos enflammés de passion. Après une ouverture qui flirte avec le rock-bonbon-rose des années TDI, Moon Dance ajuste son tir en proposant une ballade puisée dans l'approche plutôt ésotérique de la MÉ. Le rythme est sobre avec un bon maillage entre les percussions et le séquenceur, sans plus. Il s'entoure d'arrangements électroniques avec des nappes d'un bleu azuré où filtrent de discrets effets de voix séraphiques. La guitare, plus sobre aussi ici qu'ailleurs dans l'album, ajoute cette vision plus rock au titre. Dans une structure moins axée sur le rock mais plus en mode ballade électronique, In the Fading Starlight nous amène à un autre niveau. Celui de Synth Replicants qui ne fait pas dans le TD des années post Jive. Certes, les essences du Dream restent le principal élément de cette ballade qui allie la magie de la MÉ à une vision plus commerciale rendue possible par les puissants solos de la guitare. Ces derniers titres plutôt tranquilles sont comme un long prélude à la ballade ultime de ce dernier album de Synth Replicants, Home (Dedicated to Vangelis). Pensifs, les arpèges, ils ont cette tonalité unique à Vangelis, sont comme des larmes qui refusent de quitter les yeux. Le décor est d'ombres intrigantes, un peu comme pour dépeindre un univers dystopique à la croisée de Blade Runner et de Antartica. La texture des ambiances structurent un titre atmosphérique très près des ballades lunaires avec des nappes de brume orchestrale et des filaments qui sifflent dans l'écho du Cosmos. Steve Labrecque y découpe des solos remplis de nostalgie dont l'écho se perd dans ces orchestrations remplies de fredonnements d'anges femme et dans ces larmes qui refusent toujours de rouler sur nos joues. Tendre et nostalgique, à la mesure de Vangelis!

On parle beaucoup de TIME OF LEGENDS sur les réseaux sociaux et avec raison! C'est un album puissant que la guitare de Steve Labrecque amène à un niveau d'émotions particulièrement intense. La musique s'inspire de beaucoup de Tangerine Dream, la principale influence de Synth Replicants, avec des structures de rythmes par contre qui sont mieux exploitées, passant de rock pur à une version plus dansable tant pour les pieds que les neurones. Il y a de belles mélodies lunaires qui s'accrochent aux lobes d'oreilles et un sulfureux blues cosmique à nous faire valser dans les étoiles. Bref, un cocktail qui rend l'écoute toujours très agréable. Et à elle seule, la pièce-titre vaut le prix du téléchargement!

Sylvain Lupari (29/10/23) ****½*

Disponible au Synth Replicants Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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