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  • Writer's pictureSylvain Lupari

UNISPHERE: Endless Endeavor (2015) (FR)

Un album solide qui exploite principalement un bon équilibre rythmique et mélodique avec beaucoup d'influences de TD et un zeste de Vangelis

1 Pivoting Pathways 6:30 2 Radiant Realm 6:28 3 Vulnerable Values 5:43 4 Jocular Jive 5:51 5 Compromising Colors 5:09 6 Endless Endeavour (Part 1,2 & 3) 15:18 7 Liberating Loyalty 4:22 8 Eloquent Exposure 5:45 9 Obviously Orbiting 7:01 10 Contemplating Calmness 8:44 Groove | GR-220

(CD/DDL 70:53) (Electronic Rock Music)

UNIsphere est la somme de 2 musiciens Hollandais qui sont passionnés par une MÉ basée sur une approche rythmique et mélodieuse. Si l'un, René Splinter, affectionne une MÉ rythmée qui est fortement influencée par la période Schmoelling de Tangerine Dream, l'autre, Eric van der Heijden, est une mélodiste dans la lignée de Vangelis et affectionne des arrangements qui ajoutent une très belle profondeur à un style qui fait le pont entre le magicien Grec et la gang à Froese des années 80. ENDLESS ENDEAVER est le reflet direct des ces pôles d'influences. Ce premier album propose une dizaine de titres qui respectent l'abc de la MÉ de style Berlin School avec des structures, pour la majorité, qui se développent lentement afin de permuter les rythmes ambiants en de bons rythmes séquencés. Et au final, le plus grand mérite de cet album est de plonger l'auditeur dans un univers qui n'a plus de secrets pour les amateurs du genre...sauf ceux de René Splinter et Eric van der Heijden. Et dès que les premières couleurs des sons de Pivoting Pathways tombent entre nos oreilles, la magie UNIsphereinfiltre nos sens avec une structure qui utilise à fond ses 6 minutes et demie.

Un woosh orné de particules métalliques frappe le mur du vide avec un gros bang. Des milliers de fragments écarlates s'évanouissent à mesure que des percussions déréglées et des séquences sautillantes unissent leurs contrastes afin de sculpter une figure de rythme qui sautille sous les frappes des percussions électroniques. Le ton du rythme fait très Tangerine Dream, genre Le Parc. Le synthé étend sa muraille de woosh qui deviennent des nappes de mélodies ambiantes alors que le rythme, toujours vif et indiscipliné, fait contraste en voulant accélérer la cadence de Pivoting Pathways qui cherche un peu plus à exploiter son enveloppe de mélodie ambiante. Des riffs de synthé aux tons du Dream parsèment la course paradoxale de Pivoting Pathways qui croule sous les denses roulements des percussions. Vient ensuite un moment d'ambiances où un piano se permute en clavier et étend une mélodie ambiguë qui servira d'ancrage à un mouvement de séquences qui roulent ses ions en de menaçantes boucles ondulatoires. Le décor sonique, la lente croissance du rythme et son échappé avec de vives séquences empruntées au répertoire de Thief enivrent nos oreilles. Aucun doute; nous allons passer un agréable moment en compagnie d'UNIsphere. On aime? On va aimer aussi Obviously Orbiting qui propose un même genre de structure. Les premières secondes de Radiant Realm sont tissées dans le mystère. Un brouillard londonien en recouvre l'intro et nous entendons un cœur battre. Des filaments de séquences viennent rôder autour des battements, de mêmes que des graffitis électroniques qui crissent comme des lames qui font pleurer des murs d'acier par une nuit noire. Un piano ajoute au poids de cette ambiance patibulaire avec courte série de notes qui roule en boucle mais dont la mélodie est efficacement attrayante. C'est ainsi que Radiant Realm progresse. Séquences et percussions sculptent un rythme ambiant qui s'agrippe tranquillement à un effet de crescendo, alors que le piano accepte des pétillements de synthé pour orner une mélodie qui trouvera tout son charme avec l'ajout des brises d'une flûte tout à fait inattendue. Ambiosphérique et ambiosonique, Vulnerable Values est un moment d'ambiances où les flashes soniques de Tangerine Dream abondent. On se sent un peu comme dans une navette spatiale à dévorer les astres. Liberating Loyalty est aussi un titre ambiant avec des lignes de synthé flûtées très pleureuses et des arpèges scintillants qui jettent un voile de nostalgie. Les arrangements sont très bons, tout comme dans Eloquent Exposure, une très belle ballade sur un rythme mou où les synthés font duel tout en tissant de beaux ver d'oreille.

Jocular Jive fait aussi très TD avec rythme vif dressé sur un maillage de séquences vives, de pulsations sautillantes et de percussions roulantes. Les synthés crachent des nuages fumigènes, des harmonies vampiriques ainsi que des nappes de chœurs astraux lorsque le rythme se calme. Ça fait très musique de film des années The Park is Mine. Endless Endeavour (Part 1,2 & 3) est un long titre qui se nourrit des essences de ce premier opus de UNIsphere. L'introduction offre un rythme de ballade avec de belles harmonies frappées sur un genre d'enclume. On sent que les séquences piaffent d'impatience en arrière-scène, mais elles restent solidaires de cette première partie qui est sculptée dans l'approche de ballade électronique. Un piano sombre étend son voile de mélancolie en 2ième partie. Ça fait très Schmoelling! Peu à peu les notes s'égarent dans des ambiances à la Legend. Des pulsations résonnent et sonnent le réveil des séquences qui étendent deux lignes entrecroisées. Des lignes qui gambadent avec une telle fluidité que l'on croirait entendre Chris Franke dans son interprétation de Purple Waves sur son album The London Concert. Et tranquillement, dans une figure de rythme forgée dans des éléments de complexité, Endless Endeavour (Part 1,2 & 3) gruge ses minutes avant d'explorer une finale assez entraînante où les séquences ondulent et galopent dans des parfums de Franke. On est un peu égaré après la 1ière écoute, mais au final Endless Endeavour (Part 1,2 & 3) s'avère être un titre très intéressant à découvrir et à redécouvrir. Idem pour Contemplating Calmness dont le rythme ambiant, nourri par des ruisselets de séquences qui ondulent dans un pattern très Franke, gagne en vélocité à mesure que les synthés tissent des nuages fumigènes et tirent des harmonies alambiquées avec des solos torsadés et d'autres vampiriques qui troquent leurs effets de spectres pour de beaux chants flûtés. C'est à l'image de ENDLESS ENDEAVER! Un très bel album de MÉ très bien fignolé où les rythmes en mode évolutif, les ambiances, les ballades et les mélodies enchevêtrent leurs charmes dans de très bons arrangements et surtout dans des influences de Tangerine Dream sans que jamais on trouve cela exagéré ni déplacé.

Sylvain Lupari (16/11/15) *****

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