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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ARCANE: Revenants (2014) (FR)

Revenants est un solide opus d'e-rock avec des parfums de l'ère analogue de TD remplissant l'air dans un genre qui a rendu le trio célèbre; musique de film

1 Revenants 5:12

2 Contagion 5:25

3 Fire and Rain 5:35

4 From here to Oblivion 6:12

5 The Returned 6:17

6 Sunrise on a Desolate Freeway 5:58

7 Unnatural Selection 5:38

8 Deadly Skyline 6:26

(DDL 46:47)

(E-rock for picture-minded)

Whoosh...! On est pas encore assis que les séquences labourent un rythme vif. Les ions découpent l'air avec des coups secs. Ils sculptent une furieuse course sinueuse qui s'accrochent aux pulsations percussionnées d'une caisse basse. Les riffs qui tombent et éparpillent des harmonies railleuses, ainsi que ces nappes de synthé qui viennent de sources métallurgiques, ne mentent pas; nous sommes en terrain connu. Nous sommes dans l'antre de Arcane. Dans l'antre de ce groupe dont la légende est étroitement liée à celle de Tangerine Dream. D'ailleurs, qui est qui? La question se pose. Car tout au long de REVENANTS nous avons cette savoureuse sensation que les deux mythes ne font qu'un. La pièce-titre assaille nos oreilles avec un rythme endiablé, tressé dans un parfum analogue, qui court à perdre haleine à travers des pièges soniques qui affluent des deux côtés de nos oreilles. Si les séquences et percussions forgent un furieux rock électronique, la guitare crache son fiel en hurlant comme une bête affamée. Et parce que le rythme vide son réservoir d'ions furieux, de brefs moments d'accalmie redorent le décor avec de savoureuses nappes brumeuses et des riffs de claviers qui sortent des années analogues.

Revenants donne le ton à un album qui nous plonge littéralement dans ces années où Tangerine Dream étonnait le milieu du cinéma par de percutantes bandes sonores. De Flashpoint à Thief, en passant par Wavelenght et même Near Dark pour le côté effroi (Contagion et Unnatural Selection), sans oublier Green Desert pour les parfums analogues, ce dernier album d'Arcane suit les moments de fureur de Holocaust 3000 et offre 8 titres où les rythmes ont le dessus sur les ambiances et où les mélodies, les harmonies domptent une vision apocalyptique qui épouse à merveille une pochette assez significative de son contenu. Si Revenants casse la baraque, Contagion nous amène à un niveau plus sinistre, tout comme Unnatural Selection qui présente une structure encore plus aléatoire. Une ligne de séquences étire ses ions qui sautillent en hâte dans l'ombre des autres, moulant un lourd filet stroboscopique qui va et vient à travers d'intrigantes nappes lugubres. L'ambiance est comme dans un jeu vidéo où le héros doit fouiller des tunnels plein de pièges. Les percussions sont sobres et alimentent une lourdeur rythmique. Et si le rythme est ambiant, il reste orné de menaces et d'éléments de peur où riffs, cliquetis métalliques et voix hurlantes intensifient un climat sépulcral. Les séquences finissent par garder une fixation pulsatrice, forgeant un rythme linéaire plus entraînant d'où émerge d'autres séquences dont l'approche harmonique, ainsi que l'ajout de percussions plus vives, accentuent le rythme de Contagion qui conserve néanmoins son enveloppe menaçante. On peut même dire que ça déborde sur le sinistre Fire and Rain et son ruisselet de séquences qui scintillent sous les tonnerres et dans de lourdes pulsations sourdes. Le rythme s'anime dans une forme de lent galop où volètent des ions cristallins dans des nappes brumeuses.

On nage plein les oreilles dans des ambiances, des rythmes et des mélodies estampillées par les influences de Tangerine Dream et ce n'est pas le très beau From here to Oblivion qui va démentir ce fait. C'est une belle ballade avec des séquences nerveuses à la Flashpoint, tout comme Sunrise on a Desolate Freeway où elles tournoient vivement mais perdent de leurs éclats dans un lourd et lent tempo, toujours imbibé d'une vision de menaces. J'aime bien The Returned et son rythme lourd, pilonné par des pulsations sourdes et déchiré par des riffs d'une guitare qui est aussi capable de bons solos dans Sunrise on a Desolate Freeway, et dont les accords secs font contrastes avec ces séquences argentées qui agitent un rythme trouble. Un rythme qui peu à peu accepte la vélocité du vol des séquences afin de devenir aussi harmonieux qu'entraînant. Il y a beaucoup de Near Dark ici. Deadly Skyline conclut avec une approche un peu moins sombre. Le rythme est lent et dressé sur des séquences dont les tonalités cristallines brillent dans les pouls de sobres percussions. Ces séquences se détachent pour former une ligne de saccades orchestrales, ajoutant toujours ce poids cinématographique qui caractérise REVENANTS. Un peu comme Edgar, Paul torture sa six-cordes et place des solos évasifs qui se fondent à une voix artificielle. Et, suivant les préceptes des 7 premiers titres, le rythme exorcise sa passivité. Dépoussiérant ses ambiances mortuaires, il reçoit des coups de percussions plus vives et s'enfuit avec les étranges harmonies de cette voix féminine qui nous vole quelques secondes de suaves solos dont on distingue difficilement les nuances entre un synthé et une guitare.

Et toujours, nous avons cette savoureuse impression de nous promener sur les sentiers soniques de Tangerine Dream. Et ce, Arcane n'en n'est point offusqué! Après tout, ne viennent-ils pas de cette superbe époque où la MÉ pouvait être aussi secrète et intrigante que délicieusement envoûtante et entraînante?

Sylvain Lupari (20/12/14) *****

Disponible au Arcane Bandcamp

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