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  • Writer's pictureSylvain Lupari

V.A. (Wool-E-Disc): Sonic Emissions (2019) (FR)

Ça vous donne une idée de la profondeur et de l'excellence de cet album qui est un petit bijou où le genre Belgian School met à jour ses outils de séduction

1 Just Before the Impact (The Roswell Incident) 19:36

2 Kontackt (Sebastopol) 10:36

3 Entropic Glitch (41 GLÆTCH³R²Hz aka...) 00:44

4 Entropic Simon (41 GLÆTCH³R²Hz aka...) 9:36

5 Wie Zorgt Voor Den Hemelval (Onsturicheit) 13:30

6 Long Memo (Vinyl mix) (BySenses) 6:19

(CD/DDL 60:35)

(Belgian School)

Voici un bel album qui devrait aiguiser votre flair afin de découvrir les nombreuses facettes de la Belgian School contemporaine. Voguant sur les vagues du psybient, limitrophe à la musique abstraite, et du solide Berlin School, sans oublier une MÉ plus en mode Électronica, SONIC EMISSIONS nous propose de découvrir 5 artistes qui ont pris part au tout premier festival Sonic Emissions qui s'est tenu à Gent le 9 Novembre 2019. Un très bel album où audace rime avec musicalité.

Des vents mugissant des wooshh et des wiishh s'éteignent en même temps que le séquenceur éjecte une ligne de rythme composée de bonds spasmodiques. Dans un long titre très inspiré de Tangerine Dream des années 70, The Roswell Incident nous en met plein les oreilles avec Just Before the Impact. Des ombres spectrales fredonnent dans cette furie rythmique où les wooshh et les wiishh continuent d'amasser des particules sonores sur des parois lisses. Le rythme minimaliste sert de base à un synthé qui lance de somptueux solos que trop peu de musiciens osent en cette ère de MÉ poussée par un séquenceur, autant rythmique qu'harmonique. Ici, le rythme garde la même enveloppe convulsive avec l'ajout d'une autre ligne d'ions moirés qui réfléchissent comme des arpèges dans un tourbillon où se greffent des gros roulements percussifs. Peu à peu, le synthé multiplie les solos et libèrent des nappes de voix qui ajoutent une touche chthonienne au décor de ce très bon Berlin School. Il diminue ses ardeurs de paroliers de l'underground avec des effets cosmiques qui atteindront un point culminant autour des 15 minutes, lorsque le séquenceur sculpte une ligne qui fait dribbler ses ions sauteurs dans une férocité qui flirte avec Poland de Tangerine Dream. Et c'est vers la finale qu'une ritournelle d'arpèges nous vissera un superbe ver-d'oreille. Just Before the Impact est un gros appât de SONIC EMISSIONS pour les aficionados de Berlin School. J'ai découvert Sebastopol avec le très beau Moondust And Black Stars paru au tout début 2019. La créativité est toujours au menu de Marc Debroeyqui nous présente en Kontackt un titre hypnotique avec une belle berceuse électronique dont les arpèges lustrés montent et descendent comme un carrousel de chevaux allégoriques pour enfants. Une autre suite d'arpèges suit cette ascension astrale avec des accords sonnant comme les aiguilles d'un instrument à cordes chinois. Sebastopol déroule son clavier avec ces notes syllabiques s'enroulant et se dénouant dans un pattern magnétisant qui est confronté aux différents effets sonores d'un synthé et de sa vision orientale dans un fond sonore tapageur.

C'est la première fois que mes oreilles sont confrontées à l'univers de 41 GLÆTCH³R²Hz aka.... Tiré de l'album Thru5th, Entropic Simon est un titre plus audacieux avec un mouvement ambiant qui évolue avec les bonnes courbes d'un rythme mou bien mastiqué par un ensemble de percussions tribales. Ces percussions donnent un entrain particulier, notamment en seconde partie, à ce titre qui est mâchouillé de tous bords et côtés par des harmonies douteuses d'un didgeridoo et un passage, toujours dans les 5 dernières minutes, très enflammé par une pléthore de percussions et d'effets percussifs, ainsi qu'un vaste échantillonnage de voix. Même si l'artiste est de Ghent, les ambiances sont d'une Australie sauvage avec une vision très psybient. Entropic Glitch? C'est 45 secondes de glitches…J'ai entendu la musique d'Onsturicheit sur la méga-compilation Ambient Nation 5 avec son titre Het Irrationele Denken. Tout comme The Roswell Incident et Sebastopol, Peter Moorkens nous offre un titre inédit. Tout simplement génial, Wie Zorgt Voor Den Hemelval est conçu dans la créativité et l'audace d'un synthé modulaire. Et c'est 13 minutes de pur bonheur avec une ouverture qui respire un peu celle des Moody Blues dans In Search of the Lost Chord, notamment le titre Departure et son dialogue qui frôle une anxiété maladive. Une ossature rythmique nouée autour d'ions galopant nerveusement et des tintements de divers clochettes recouvrent cette litanie insensée. Tranquillement s'ajoutent des lignes de synthés aux tonalités nasillardes qui ondulent dans un ballet hypnotique, des séquences, des percussions et une délicieuse ligne de basse. Et finalement des arpèges bien martelés complètent la portion mélodieuse où se glissent de beaux solos aux parfums des années vintages. C'est lourd et vivant. C'est du bon rock progressif électronique qui ajoute une couche de sons, de rythmes, d'ambiances et d'harmonies à chaque nouveau tour de claviers. De la très grande musique qui se termine par le mix vinyle de Long Memo, un titre très Électronica que nous trouvons dans le merveilleux album People de BySenses. Ce mix propose une voix féminine déformée qui nous met en garde contre les dangers des médicaments, de l'alcool, du tabac et autres drogues. C'est toujours très délicieux d'entendre la musique de Didier Dewachtere. Et ce n'est pas le meilleur titre sur SONIC EMISSIONS! Ça vous donne une idée de la profondeur et de l'excellence de cet album qui est un petit bijou où le genre Belgian School met à jour ses outils de séduction.

Sylvain Lupari (18/02/20) ****½*

Disponible au Belgian NewMusik Bandcamp

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